Handicap, apprentissage et reconversion

En 2017, Virginie Dumoulin a dû changer de métier après un accident du travail. Grâce à l’apprentissage, elle a pu se former et se reconvertir dans l’informatique. Elle témoigne aujourd’hui de son parcours.

Quel est votre parcours professionnel ?

Après l’obtention d’un Bac D (ancien Bac scientifique option maths/biologie), j’ai choisi de faire des études courtes pour préparer un BTS Analyses Biologiques, que j’obtiens en 1997. Dès la fin de mes études, j’ai trouvé du travail en tant que technicienne de laboratoire polyvalente et j’ai exercé ce métier jusqu’en 2017.

Suite à un accident de travail, je me suis fait opérée d’une hernie discale. Malheureusement, j’avais, pour d’autres raisons, été déjà opérée d’une autre hernie discale 4 ans auparavant et mon dos est devenu très fragile.

Tout cela a eu pour conséquence une inaptitude définitive à exercer mon métier et un licenciement. J’ai alors dû me reconvertir. Comme j’ai toujours été passionnée par l’informatique, je me suis naturellement dirigée vers une certification dans ce secteur.

Quelles ont été les conséquences de cette inaptitude ?

Tout d’abord, je ne peux plus tenir la station debout longtemps. Je n’ai donc pas pu continuer à travailler en tant que technicienne de laboratoire car dans ce métier, on piétine beaucoup et on est quasiment tout le temps debout.

Ensuite, je ne peux plus assurer un trajet quotidien de plus de 30km. J’ai donc dû chercher un travail dans un périmètre bien précis autour de mon domicile, sans pouvoir aller au-delà.

Enfin, mon dos étant fragile, je dois continuellement assurer une ergonomie parfaite pour mon poste de travail (siège dos droit, repose-pied, écran d’ordinateur à hauteur d’yeux,…)

Pourquoi avez-vous fait le choix de l’apprentissage ?

Par rapport aux différents modules proposés, et aussi parce que je devais suivre les recommandations médicales de ma RQTH (reconnaissance qualité de travailleur handicapé) qui limitent mon périmètre kilométrique, j’ai choisi de préparer une licence pro ATII (Animateur des technologies de l’information et de l’internet) option conception de sites web, à l’université Jean Monnet de Saint-Etienne.

J’ai choisi de suivre cette formation en alternance car cela me permettait de mettre en œuvre directement les acquis dans une situation concrète, et d’aller beaucoup plus loin.

L’intérêt principal de l’apprentissage est d’être immédiatement immergé dans la vie de l’entreprise. Nous abordons des problèmes concrets et trouvons des solutions qui doivent prendre en compte la durée de mise en place, les moyens et la qualité des projets.

Après avoir passé 20 ans dans la vie active, l’alternance était aussi un bon moyen pour ne pas perdre de vue la réalité du monde professionnel.

Une formation classique permet certes d’approcher et d’approfondir les différents modules, mais de manière théorique. L’apprentissage permet de mettre en pratique ce que l’on apprend, au moment même où les acquiert, en l’adaptant à la réalité de l’entreprise.

Pourquoi une formation en informatique ?

J’avais 20 ans quand j’ai eu mon premier ordinateur. Une grosse tour, un écran tube cathodique, avec un disque dur d’1 Go et un modem 56K qui sifflait dès qu’on voulait aller sur internet. Depuis ce jour, j’ai vu et j’ai évolué en même temps que l’informatique.

Autodidacte et curieuse, je me suis formée sur Windows, sur Linux, sur des tas de logiciels, sur des langages informatiques, …

La quasi totalité de mes loisirs sont aussi des activités sur ordinateur et dans mon ancienne vie professionnelle, j’étais devenue plus ou moins la référente en informatique.

Aussi, lorsque le médecin du travail m’a dit que je ne pourrais plus être technicienne de labo et que je devais réfléchir à une reconversion professionnelle, je n’ai pas hésité longtemps avant de choisir. C’était une évidence.

Je me suis reconvertie dans l’informatique, avec l’option « conception de sites internet ». C’est un domaine qui évolue très vite. La formation en alternance m’a aussi permis d’apprendre la gestion de cette veille technologique et ainsi évoluer au fil des mois.

Je suis aujourd’hui technicienne support hotline. La formation que j’ai suivie en licence me permet d’aborder les problèmes techniques, mais au service des gens qui en ont besoin.

Quels conseils auriez-vous envie de donner à nos lecteurs.trices ?

Si je pouvais rajouter quelques mots sur mon expérience, en espérant aider des gens qui se retrouveraient dans mon cas, je rajouterais qu’il faut absolument se faire confiance.

Motivée, je n’ai pas eu peur de retourner sur les bancs de l’école, car j’avais choisi ma nouvelle voie. Je savais qu’il fallait travailler dur, mais c’était loin d’être une corvée, au contraire.

Les obstacles sont ceux que l’on se met soi-même sur notre route. Croyez en vous !

Ce qui m’a le plus inquiété, c’est la différence d’âge avec l’ensemble de la classe. Mais cette inquiétude fut vite balayée car ce qui a le plus compté c’est la geek pop culture. Et là, j’avais plus d’expériences qu’eux 😉 D’un milieu pourtant diamétralement opposé à ces « jeunôts », ça ne m’a pas empêché de nouer des liens forts avec eux, de réussir mon année, de décrocher ma licence, d’être majore de la promo et d’avoir emporté le prix d’excellence.

Informations et contact :

N’hésitez pas à consulter notre site : https://www.formasup-arl.fr/

Vous pouvez également contacter la Cheffe de Projet Diversité et Actions Sociales du CFAMathilde GUIOT-ROUSSET :

Et si vous avez des questions vous pouvez nous les poser sur la page « Contact » de notre site ou lors de nos « FAQ du mardi » sur notre compte Instagram https://www.instagram.com/formasup.arl/